dimanche 26 septembre 2010

Voile, maison et village .....


Le voile
Si je porte le voile sur mes dernières photos, ce n'est pas parce que j'ai décidé d'adhérer à la religion de Mahomet. C'est plutôt que ce petit bout de tissu m'est particulièrement utile depuis mon arrivée dans cette région très différente du reste du Cameroun.

Dans l'Extrême Nord, la population est plus traditionnelle que dans le reste du pays et la principale religion est l'islam. Ici, montrer trop de peau peut être choquant. Comme je n'ai pas l'intention de porter un col roulé lorsqu'il fait 40 degrés, j'ai toujours mon petit foulard pour cacher mes épaules en cas de besoin. Ce morceau de tissu me protège aussi du soleil, qui est plutôt agressif lorsqu'il se pointe. En ce moment, c'est la saison des pluies, ce qui nous laisse une petit répit pour la chaleur et le soleil, mais aucun pour la boue, les insectes et les inondations.

J'ai aussi trouvé au voile de multiples fonctions. En ville, la moto taxi est le principal moyen de transport. Si le casque que j'utilise me décoiffe trop, le voile m'empêche d'avoir l'air trop folle et me donne en plus un air noble de femme respectable... Je le met sur mon nez pour supporter la pollution de la ville et je l'utilise aussi pour m'essuyer le visage lorsqu'il fait chaud et le corps en sortant de la douche. Il me sert aussi de nappe, de drap, de sac et présentement, de sujet pour mon blog!


Entre Yaounde à Maroua 

Parlons maintenant de choses plus sérieuses. Mon voyage vers l'Extrême Nord a été super. Même si le train m'a saccagé toute la nuit et que les huit heures de bus ont déclenché des douleurs désagréables dans mon postérieur, j'ai bien aimé observer le paysage, la végétation et les petits villages situés sur le chemin, qui s'animent le temps d'un arrêt.



Ma maison
En ce moment, je suis à Maroua. Je dois encore y rester pour quelques jours. Combien.... l'avenir me le dira. La raison : ma maison est en construction.

Il fallait que j'aille dans un petit village inexistant sur les cartes du Cameroun pour me faire construire une maison!!! Et quelle maison! Quand on entre dans le premier quartier de Mouda, en plein milieu de la route principale, entre les cases rondes traditionnelles, s'élève une maison flambant neuve. C'est ma maison!!! Avec son toit de tôle, ses murs blancs et en ciments, elle détonne parmi les cases de terres aux toits de pailles. Elle est aussi difficile à manquer puisqu'elle coupe la route en deux. C'est comme si ceux qui s'en occupaient l'on construite dans le premier espace libre qu'ils ont trouvé sur leur chemin. Résultat: pour traverser le quartier, il faut contourner la maison de l'étrangère. Par contre, mon logement n'est pas encore terminé. À part le toit et les murs, rien n'est encore fait. Mon patron et les ouvriers ont d'ailleurs passé de longues minutes à discuter de ma toilette..... Ils m'ont montré un petit espace à coté de la maison et par le fait même au milieu de la route principale.... Ce petit espace (vraiment très petit) devrait me servir de toilette et de douche... On m'a promis de construire quatre murs autour... Personne n'a parler du toit... Je ne suis pas très rassurée!



Lorsque je suis alléee visiter ma maison, deux enfants faisaient semblant de travailler. Un peu plus tard, les vrais ouvriers sont arrivés en même temps qu'une trentaine de personnes qui sont venus me regarder en silence. Les hommes et les enfants étaient en premier plan et les femmes se tenaient un peu plus loin. Une d'entre elles, la doyenne du groupe et sans doute la plus téméraire, s'est approchée et m'a tendu la main en me souhaitant la bienvenue en Foulfouldé, une des langues locales. J'ai donc répondu merci dans la même langue. Ce petit mot, «Usseko», le seul que je connaisse, a provoqué un fou rire collectif chez ceux qui m'ont observé tout l'après midi. Ironiquement, faire rire de moi par un groupe de villageois m'a profondément réconfortée.


Village

Pour terminer la journée, mon collègue m'a accompagné sur la montagne derrière chez moi.


Pour ma prochaine publication, je vous promets plus de photos.

vendredi 17 septembre 2010

Yaounde


La première chose qui m'a frappée à Yaoundé, ce sont les sons de la ville. De jour comme de nuit, cette ville est vivante. Elle m'a réveillée le premier matin, avec les klaxons de ses taxis. Parlons-en un peu des taxis... Le taxi est le principal moyen de transport de la capitale. Il remplace la voiture, l'autobus, le métro et le train. Il sert en fait de transport en commun. Le fonctionnement est bien simple. Ces voitures jaunes se promènent aléatoirement un peu partout dans la ville. Dès que le chauffeur trouve un client, il le fait monter. Le client marmonne sa destination et son prix. Si c'est sur le chemin, le chauffeur accepte de le prendre ou pas. Les taxis se partagent. Ils peuvent prendre entre 4 et 6 passagers (plus le chauffeur!). Mais je m'éloigne un peu de mon sujet. Vous vous demandez sûrement le lien entre les taxis et les sons de la ville. Eh bien, je vous explique. Les chauffeurs sont toujours à la recherche de clients. Ce qui fait que dès qu'ils voient une personne sur leur chemin, ils klaxonnent pour se faire remarquer. Maintenant, imaginez des milliers de taxis qui parcourent une ville de millions de personnes et qui klaxonnent dès qu'ils voient des clients potentiels. Cela donne une petite idée de la mélodie qui fait vibrer Yaoundé le jour.


Le soir, c'est autre chose. À partir de 18h, dans certains quartiers, on entend un bruit de fond particulier. C'est comme si tous les oiseaux du quartier se réveillaient en même temps et qu'ils se parlaient pour comploter contre les humains. Au début, ce bruit surprenant me faisait peur. Je pensais que les oiseaux du quartiers devenaient fous. Je me sentais comme dans un mauvais film d'horreur. Puis je m'y suis habituée, jusqu'à ce qu'un après midi, je découvre que ce n'était pas des oiseaux qui faisaient ce vacarme, mais... des chauves souris!!! J'ai trouvé ça vraiment exotique!

Après 18h, il y a aussi le DJ du coin qui se manifeste. Tous les coins ont leurs DJ. Qui est ce DJ? Ça dépend du coin. Parfois, la musique vient d'une maison, souvent elle vient d'un bar. D'autres fois, c'est un magasin qui sort ses gros hauts-parleurs. Lorsque le DJ écoute de la musique, tout le quartier écoute avec lui. Près de mon hôtel, j'ai eu droit au Pop camerounais, au Zouk, au HipHop et même à toute une programmation de chansonnette française qui ferait frémir Cité Rock Matante (Cité Rock détente pour les moins intimes). Un soir, il y a eu une coupure de courant. Le quartier était étrangement calme. Le DJ m'a manqué.

J'aurais tellement de choses à dire, mais je ne veux pas vous fatiguer. Mes deux premières semaines dans la capitale se sont super bien passées. Je devais y suivre une formation offerte par l'ONG. La grande aventure commencera vraiment demain. Je dois quitter Yaoundé, la capitale, pour aller à Maroua. Cette ville est la capitale de la province de l'Extrême Nord du Cameroun. Le voyage durera 30 heures : 20h de train et 10h de bus. Deux jours plus tard,  je m'installerai à Mouda, un petit village qui ne figure sur aucune carte. C'est là que je vais travailler durant la prochaine année scolaire. Je vous tiendrai au courant de la suite de mon aventure.


Le départ


Mon voyage a commencé une première fois, un certain samedi matin à 4h30. J'étais convaincue que mon avion décollait à 7h30. Depuis un mois, j'avais lu et relu le billet électronique et dans ma tête, le départ était prévu pour cette heure matinale. Toute la famille avait décidé de m'accompagner à l'aéroport. En cours de route, j'ai eu l'idée de regarder une dernière fois mon billet. C'est là que j'ai réalisé, que le 7h30 que mon cerveau confus avait enregistré, était en fait... la durée de vol entre Montréal et Zurich!!! Mon avion ne quittait Montréal qu'à 17h.

Mon voyage a donc commencé deux fois. La première fois, ce fut par une belle promenade en famille, à l'aéroport de Montréal, un certain samedi matin, pluvieux et froid.
Le deuxième départ s'est bien déroulé. Quant tout va bien, il n'y a rien à raconter.