Transport du haut-parleur |
À part cela, je travaille dans quatre villages. Pour aller d’un village à un autre, j’utilise un super vélo de montagne de 24 vitesses, aux pneus ultra résistants. En théorie! Dans la pratique, mon vélo n’a qu’une seule vitesse fonctionnelle et il se déchaîne à chaque fois que je roule sur une bosse. Quand aux pneus, je dois les gonfler avant de quitter la maison, je dois m’arrêter en route pour leur redonner un peu d’air et je dois répéter ces étapes pour le retour. Entre ce vélo et moi, il s’est développé une relation amour-haine. Souvent, il me fait perdre patience. Pourtant, sans lui, je ne pourrais ni me déplacer, ni transporter mon matériel.
Mais cela n’est rien comparé à ce qu’il faut vivre pour quitter Mouda et aller en ville. Pour réaliser cet exploit, il faut s’armer de patience. De beaucoup de patience. Le village n’est qu’à 32 Km de la ville. Une fois dans la voiture, le trajet se fait en moins d’une demie heure. Par contre, pour trouver une voiture, c’est une autre histoire. Il faut d’abords se préparer à vivre un long moment de frustration, avant d’aller au bord de la route asphaltée pour ... attendre. Attendre qu’un bus pas trop chargé s’arrête. Attendre, attendre, attendre... Cela peut être trrrrrès long. J’ai déjà attendu pendant trois heures, qu’une voiture ou un bus passe et accepte de me prendre. Ici, les transports en commun suivent une logique que je ne maîtrise pas encore. Tout ce que je comprends, c’est qu’il faut être patient et s’attendre parfois à voyager dans des positions précaires, comme cette fois où j’ai roulé avec une centaine de poules suspendues à la carrosserie du bus et une vingtaine de chèvres entassées avec les humains à l’intérieur!